Grâce aux données recensées, le présent rapport luxembourgeois sur la jeunesse a fourni de nombreuses informations sur le bien-être et la santé actuels des jeunes et a permis d’identifier quelques champs d’intervention et défis.

Le statut socio-économique et les rôles de genre se sont avérés être des facteurs d’influence globaux qui ont des répercussions autant sur le bien-être et la santé que sur le comportement des jeunes dans ces domaines. Les inégalités sociales entraînent une dotation en ressources et des chances de développement différentes pour les jeunes quant à leur bien-être et leur santé. Des perceptions différentes du rôle des genres vont de pair avec différentes sensibilités et attentes quant à la manière de gérer leur santé et leur propre corps. Cela contribue à accentuer les inégalités spécifiques aux genres en matière de santé et les situations problématiques.

Les objectifs des politiques de la jeunesse et de la santé au Luxembourg qui, d’une part, considèrent le jeune comme un acteur compétent et, d’autre part, souhaitent promouvoir la transformation (axée sur le bien-être) des conditions générales dans les champs d’action identifiés que sont l’école, le travail, le travail jeunesse et l’aide à la jeunesse, créent des conditions favorables pour l’amélioration et la mise en place d’aides et d’offres de soutien spécifiques.

Côté recherche, il faudra notamment réaliser des études ciblées sur les causes, les facteurs de risque et les mécanismes d’instauration du bien-être et de la santé de jeunes et améliorer ainsi les informations de base pour l’action de l’État et de professionnels. C’est globalement le cas pour l’analyse des liens entre les inégalités sociales et l’inégalité sanitaire, mais aussi pour la compréhension du rôle que jouent différents facteurs de risque ou de protection pour l’instauration du bien-être et de la santé. Quelques perspectives de recherche susceptibles de fournir une contribution précieuse sont mentionnées ci-dessous :

• Quels sont les facteurs de protection individuels et sociaux qui permettent à certains jeunes, bien que défavorisés socialement, de mettre en place des modes de vie et des modèles de gestion des problèmes stables et durablement sains ?
• Comment mettre le doigt sur les problèmes de santé et les comportements spécifiques aux genres et les modifier ?
• Quel rôle jouent les médias sociaux dans le développement croissant de troubles mentaux et de stress psychologique chez les jeunes ?
• De quelles compétences et ressources les jeunes ont-ils besoin pour mieux gérer les attentes de la société et les défis ?
• De quelle manière la pandémie actuelle affecte-t-elle les projets futurs ainsi que le parcours scolaire et professionnel des jeunes et comment gèrent-ils cette situation ?

Pour pouvoir s’attaquer avec succès aux problèmes décrits dans le présent rapport, il sera décisif d’accompa-gner et d’évaluer sous l’angle scientifique l’efficacité des mesures et des campagnes de prévention, par exemple à l’aide d’études de terrain randomisées.

En analysant en profondeur les mécanismes et les inégalités sociales pour instaurer le bien-être et la santé dans la jeunesse et en procédant à une évaluation scientifique d’interventions, la recherche pourra à l’avenir également fournir des contributions essentielles pour l’élaboration de politiques fondées sur des bases factuelles, indispensables à une société dynamique et diversifiée comme celle du Luxembourg.